La commune de Dierre

L'église Saint-Médard

Daria Vicus au VIIème siècle, puis Dedera ou Derra aux XI et XIIèmes s., Dierre constituait un fief relevant du Château d'Amboise et qui appartenait avant 1040 à un nommé Josselin. A cette date, Richer, abbé de Saint-Julien, l'acheta et en fit don à son monastère. Le fief avait son siège dans un manoir situé dans le bourg et appelé fief de la Secrétairerie de Saint-Julien. En 1740, il fut réuni à la mense abbatiale et ses revenus furent attribués au collège de Tours. L'église de Dierre, dédiée à Saint-Médard, appartenait primitivement au chapitre d'Orléans qui la vendit au XIème siècle à l'abbaye de Saint-Julien. Un prieuré lui fut ajouté, qui fut cédé un peu plus tard à l'abbaye de Beaulieu. La cure était à la présentation alternative des abbés de Saint-Julien et de Beaulieu. L'édifice actuel date du XIIème s. et fut agrandi aux XVème et XVIème s. La nef principale resta unique jusqu'au Xvème s. A cette époque, elle fut doublée d'un collatéral au midi, au moyen d'une somme fournie par le Trésor Royal et par la corporation des bouchers d'Amboise, qui obtinrent en échange le droit de pacage pour leurs bestiaux sur les prés de la paroisse de Dierre. On voit encore aux clés de voûte les armoiries royales et celles de cette corporation. Au XVIème s., un second collatéral fut ajouté à la nef du côte septentrional. Les voûtes n'en furent jamais construites. La façade occidentale de l'édifice reflète les trois campagnes de travaux. Au centre, une porte en plein cintre est celle de l'église primitive du XIIème s. Deux portes correspondent aux latérales : celle du midi a été condamnée et l'accolade à crochets qui la couronnait est assez mutilée. Le choeur est de la fin du XIIème s., il est couvert d'une voûte sur croisée d'ogives et liernes de style angevin, et est terminé par un chevet plat ajouré par un triplet en plein cintre, dont la baie médiane est plus haute que les deux autres. Le clocher fut élevé en même temps que le collatéral septentrional. C'est une tour carrée ouverte à la hauteur du beffroi d'une fenêtre en plein cintre sur chaque face couronnée d'une flèche octogonale se posant sur un étage intermédiaire, également à huit pans percés chacun d'une baie. Dans le mobilier de l'église, on remarque une très belle « Tieta » du XVème s., une statue de Saint-Médard du XVIIIème s. et des fragments de vitraux du XVIème s.